Quel que soit l’âge, il n’est jamais facile d’accepter de devoir utiliser une aide à la marche visible pour se déplacer. Pourtant, ce type de dispositif se montre particulièrement efficace pour prévenir les chutes. À condition, bien sûr, de choisir l’aide la mieux adaptée à la situation.
Dans la sphère privée, les accidents domestiques restent la première source de chutes chez les personnes âgées, tandis que chez les jeunes, les chutes sont surtout liées à la pratique des loisirs.
En Belgique, l’enquête* de santé de 2018 rapporte que 17,4% des personnes âgées de 65 ans et plus ont été victimes d’une chute au cours des 12 mois qui ont précédé l’enquête (2,4 fois en moyenne). Avec des différences assez marquées selon les trois régions du pays :
On y apprend également que :
Pourtant, les chutes chez les personnes âgées ne sont pas suivies de conseils. Ce qui explique pourquoi un tiers (34,1%) des personnes âgées qui ont été victimes d’une chute n’ont pas pris de mesures pour les éviter par la suite ! Une proportion plus importante (45%) regrette de n’avoir reçu aucun conseil pour les aider à limiter le risque de chute dans le futur. Or, nombre de personnes auraient apprécié recevoir ce type de conseils, en priorité, de la part de leur médecin généraliste (24,7%), de leur entourage proche (18,7%) ou d’une infirmière (16,3%).
* https://www.sciensano.be/sites/default/files/ai_report_2018_fr.pdf
Compte tenu du vieillissement de la population, il est essentiel d’informer et de sensibiliser davantage les personnes âgées et leur entourage sur la prévention des chutes. L’âge, l’état de santé et le milieu de vie sont des facteurs de risque majeurs dans la prévention des blessures et des risques de chute. Il est donc utile de mettre en place des mesures préventives pour mieux protéger les personnes âgées à chacun de ces niveaux.
Les facteurs de risque à traiter en priorité concernent :
La chute peut se produire à tout moment. À la maison ou dans le lieu de résidence, il est utile de faire un audit de tout ce qui peut représenter un facteur de risque de chute chez les personnes âgées. Lorsqu’un encombrement de meubles ou la présence d’obstacles dans des espaces trop exigus peuvent poser problème. Lorsque des tapis jonchent le sol, lorsque la circulation intérieure est un peu compliquée. Lorsqu’il y a trop de portes à franchir. Lorsque le sol est glissant, les escaliers dangereux ou une pièce difficile d’accès, etc. Une fois identifiés, tous ces risques ou éventuels problèmes doivent être solutionnés ou réduits. Il suffit parfois de placer une rampe de sécurité au niveau de l’escalier, de remplacer certains revêtements de sol, de poser une barre d’appui dans la salle de bain, un siège de toilette surélevé, d’améliorer l’éclairage, etc.
Ensuite, il convient de sécuriser les déplacements de la personne âgée dans son milieu de vie en lui proposant d’utiliser une aide à la marche. Les personnes âgées peuvent ne pas se montrer très enthousiastes à cette idée, mais il suffit de les motiver à en utiliser une pour qu’elles changent radicalement d’avis. Le fait de retrouver confiance en leurs pas, de se déplacer sans l’aide de quelqu’un et de faire leurs activités en pleine autonomie leur redonnent souvent le sourire. En n’ayant plus peur de tomber, ces personnes âgées peuvent également retrouver une bonne image d’elles-mêmes et regagner en mobilité.
Quel type d’aide à la marche leur proposer pour l’intérieur ?
Pour aider les personnes âgées à adopter plus facilement un accessoire d’aide à la marche, il faut leur proposer du matériel au design compact, à la structure légère et facile à manœuvrer à la maison. Les cannes , les déambulateurs ou les rollators munis de roues sont à ce titre les plus indiqués pour l’intérieur. Ils assurent un soutien et une bonne stabilité et se rangent facilement dans le lieu de vie. Grâce à leurs roues, ils permettent une marche plus fluide et des déplacements sans effort et se faufilent facilement, même dans les pièces les plus restreintes (salle de bain, WC, couloirs, cuisine, chambre, etc.). Ils représentent vite un compagnon dont on ne veut plus se passer que ce soit pour s’asseoir dans son fauteuil, aller aux toilettes, cuisiner ou se mettre au lit.
À ce propos, un des derniers déambulateurs d’intérieur à roulettes, le Wheeleo®, s’avère des plus précieux. Compact, léger, stable, réglable en hauteur et particulièrement maniable, il offre beaucoup d’avantages. Il laisse non seulement une main libre en permanence, mais reste également en place quand on le lâche. Ce qui est très pratique. En restant debout à côté de la personne, il ne risque pas de tomber. Et la personne peut le reprendre facilement en main lorsqu’elle désire poursuivre ses déplacements.
Quel type d’aide à la marche leur proposer pour l’extérieur ?
Si la personne sort peu et ne se déplace que rarement, il n’est peut-être pas utile de lui proposer un autre dispositif d’aide à la marche. Celui qu’elle utilise déjà à la maison ou dans son lieu de vie peut sans doute suffire. Par contre, chez les personnes de 65 ans et plus qui ont un mode de vie plus mobile, il est important de prévoir également un dispositif d’aide à la marche mieux adapté à l’environnement extérieur. Les déambulateurs ou rollators munis de plus grandes roues sont à privilégier pour leur robustesse, leur stabilité sur différents revêtements de sol (pavés, neige, chemin de terre) et leur maniabilité. Ils sont pour la plupart également munis d’un siège. Les personnes âgées peuvent donc s’asseoir en cours de route pour se reposer. Différents accessoires très pratiques (filet, sac, etc.) sont également proposés. Ils peuvent être ajoutés au cadre. Ils permettent d’emporter des objets nécessaires en déplacement (sac à mains, lunettes, bouteilles, etc.) et facilitent également le transport des courses. Mais ils ne sont pas indispensables. Certains modèles plus compacts et très maniables se faufilent bien plus facilement et sont plus adaptés à certaines situations, que ce soit pour rejoindre sa table au restaurant, son siège en avion ou en train ou faire ses courses.
Pour prévenir les chutes chez les personnes âgées, selon leur état de santé, il peut être important de leur proposer de renforcer leur équilibre et leur mobilité. En pratiquant régulièrement des exercices physiques adaptés, elles pourront améliorer leur capacité fonctionnelle (force musculaire et état cardiovasculaire) et également lutter contre la détérioration de leur masse osseuse, de leur masse musculaire et de leurs articulations. Elles renforceront aussi leur équilibre, leur souplesse, leur capacité à se déplacer et leur degré de réactivité. Elles réduiront leur risque de chute, amélioreront leur santé générale et n’auront plus peur de tomber ou d’avoir l’une ou l’autre fracture. De plus, le fait de s’entraîner avec certaines personnes favorisera également leurs relations sociales et renforcera leur indépendance.
Le bon conseil à leur rappeler est que la marche constitue une activité complète très importante. Il faut donc les motiver à la préserver au long cours. Elle permet, en effet, d’éviter de nombreux tracas tels que les chutes, les troubles, les fractures, les maladies, etc.
L’alimentation fait aussi partie des facteurs qui entrent en ligne de compte dans la prévention des chutes. Les personnes âgées doivent particulièrement veiller aux apports suffisants en protéines, en calcium, en vitamine D pour éviter tout déficit et affaiblissement osseux et musculaires notamment.
La prévention des chutes passe inévitablement aussi par la surveillance de l’état de santé général de la personne âgée. Il est évident que la présence de maladies ou de certains troubles (visuels, cardiaques, cognitifs, moteurs, …) et la prise de médicaments (mauvais dosage, erreur de médicament, interactions médicamenteuses, effets secondaires, etc.) peuvent avoir une influence énorme sur le risque de chute dans la vie quotidienne. Il est donc indispensable d’opérer un contrôle fréquent chez ces personnes âgées pour les protéger au maximum.
Trop de personnes âgées de 65 ans et plus pensent que les chutes sont inévitables au cours du vieillissement. Il n’en est rien ! Il faut les sensibiliser à ce niveau et leur faire comprendre que beaucoup de choses peuvent être mises en place pour limiter et prévenir les chutes qui sont sources d’hospitalisations, de revalidation, de séquelles et de tracas.
Terminons enfin en soulignant qu’il est également important que les personnes âgées soient bien chaussées pour les protéger des chutes. De bonnes chaussures antidérapantes voire des chaussures orthopédiques peuvent faire une vraie différence. En assurant un bon soutien de la voûte plantaire, elles améliorent la stabilité au sol et peuvent prévenir les glissades et les chutes.
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