Près de 500 000 personnes de plus 65 ans sont chaque année victimes de chute. A la clé pour ces seniors : des conséquences physiques, mais également psychologiques extrêmement préjudiciables. Comment prévenir ce risque ? Avec Pierre-Emmanuel Bercegeay, fondateur de Ouihelp, nous faisons le point sur les priorités pour répondre à cet enjeu clé.
450 000 personnes âgées de plus de 65 ans font chaque année une chute. 37% nécessitent une hospitalisation[1]. Les études montrent également que ces accidents domestiques contribuent fortement à fragiliser les individus concernés : le risque de chute est multiplié par 20 après une première[2]. Dans ces conditions, la prévention de ce type d’accident constitue une dimension clé du bien-être et du maintien de l’autonomie des seniors.
Le constat est implacable : le risque de chute ne cesse d’augmenter avec le temps. Parce que le vieillissement entraîne une perte de musculature et une moindre adaptation aux perceptions externes, les seniors sont les premiers concernés. Or ces chutes impactent fortement la qualité de vie des personnes concernées. Un rapport sur le sujet, commandé par la Haute Autorité de Santé (HAS), insiste sur les conséquences chez une personne âgée[3] avec souvent, « une fracture de l’extrémité supérieure du fémur, indirectement responsable d’une mortalité élevée dans les mois qui suivent ». Indépendamment de ce risque, de tels accidents ont un fort impact psychologique : ils génèrent de l’angoisse et diminuent la confiance en soi.
Prise de conscience et anticipation
Comment agir face à ce risque ? Le fait est qu’il n’est jamais aisé de prendre conscience de sa fragilité. Pourtant, l’anticipation se révèle déterminante. A 65 ans comme à 90 ans, il est indispensable d’être attentif, pour soi-même comme pour ses proches, aux signaux d’alerte. A commencer par le premier d’entre eux : rencontrer des difficultés à effectuer des gestes de manière 100% autonome. « Tout l’enjeu est de parvenir à prendre des mesures a priori, plutôt qu’agir a posteriori, une fois la dépendance installée », constate ainsi Pierre-Emmanuel Bercegeay, fondateur de OuiHelp, une entreprise spécialisée dans l’aide à domicile des personnes âgées dépendantes. L’une des clés est que les aidants familiaux doivent mieux comprendre et accepter ce qui est possible et nécessaire pour accompagner leurs proches ». Dans les faits, le risque de chute se trouve accru tant par des facteurs internes (maladies, réduction des capacités physiques, traitements, etc.) qu’externes, suite par exemple à une glissade à l’extérieur ou dans son salon.
Aménager son domicile pour limiter les risques
Les chutes à domicile sont souvent liées à un aménagement inadapté de l’habitation. Dès lors, adapter un domicile commence par la transformation d’une baignoire en douche. Retirer tout objet glissant, mettre en place un chemin lumineux pour se repérer la nuit : autant de mesures qui peuvent s’avérer décisives. Pour un accompagnement optimal, il est possible de faire appel à un ergothérapeute, un spécialiste qui repensera l’aménagement pour créer les conditions d’un maintien à domicile dans la durée.
Recourir à une aide à la marche
De la prise de conscience dépend la possibilité de bénéficier d’un accompagnement. Intégrer que l’on a besoin d’aide pour se déplacer est un premier pas salvateur. En bois, métal, anglaise… la canne est ainsi utilisée depuis plusieurs siècles. Ne nécessitant qu’une main pour être manipulée, elle a l’inconvénient de devoir être soulevée à chaque pas et donc de constituer une solution, par nature, intermittente. D’autres aides sont apparues au cours des dernières décennies, telles que des cadres de marche (gadot, tribune, marchette, etc.) ou à roulettes (rollators, déambulateurs). Améliorant fortement l’équilibre, ces solutions ont toutefois l’inconvénient de nécessiter deux membres supérieurs valides et de disposer d’un volume qui les empêchent d’être utilisés dans des espaces réduits. Ce constat est à l’origine du lancement en 2018 d’une troisième voie, combinant les qualités du rollator et de la canne : le Wheeleo®. Première canne quadripode à roulettes, véritable déambulateur à une main, son utilisation permet de limiter fortement le risque de chute, en offrant une expérience de marche inédite.
Faire appel à une aide personnalisée
Dans une démarche préventive, si le risque est important, une option pour les personnes fragilisées peut être de bénéficier d’un accompagnement humain. Une société d’aide au maintien à domicile peut apporter un soutien précieux à une personne dont les capacités physiques déclinent. Pierre-Emmanuel Bercegeay précise : « L’auxiliaire de vie peut accomplir toutes sortes de tâches, à la carte : faire les courses, accompagner la personne à des rendez-vous notamment médicaux, venir le matin et le soir pour aider au lever et au coucher, ou apporter, avec d’autres, un accompagnement 24 heures sur 24 ». En complément des multiples aides à disposition, il peut ainsi constituer, en fonction de la situation de la personne, un soutien précieux.
Références :
[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-04/referentiel_concernant_levaluation_du_risque_de_chutes_chez_le_sujet_age_autonome_et_sa_prevention.pdf
[2] https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2016/02/pages-de-1025-1040.pdf
[3] HAS : Prévention des chutes accidentelles chez la personnes âgées – Recommandations ; novembre 2005